Partie 3 : La théorie de l'évolution

Comment expliquer cet étonnant périple qui a mené des toutes premières proto-cellules aux formes de vie actuelles?

Lamarck
Darwin et Lamarck

Lamarck et le transformisme

Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de Lamarck (1744-1829) fut un naturaliste français. C’est lui qui, le premier, proposa une théorie transformiste, basée en particulier sur le principe d’une diversification des êtres vivants, en de multiples espèces, sous l'effet des circonstances variées auxquelles ils sont confrontés dans des milieux divers et auxquelles ils sont contraints de s'adapter en modifiant leur comportement ou leurs organes pour répondre à leurs besoins: par exemple, si les Girafes sont dotées d'un long cou, c'est parce qu'elles doivent atteindre les feuilles du haut des arbres pour se nourrir: au fil des générations, leur cou s'est donc allongé (cette théorie, qui postule la transmission de caractères acquis, s’est révélée, par la suite, essentiellement marginale; elle a, toutefois, le mérite d’avoir imposé l’idée d’évolution, tout-à-fait révolutionnaire à l’époque).

Darwin et la sélection naturelle

Charles Robert Darwin (1809-1882) fut un naturaliste anglais. Il formula l'hypothèse selon laquelle toutes les espèces vivantes ont évolué au cours des temps géologiques, à partir d'un seul ou quelques ancêtres communs, grâce au processus connu sous le nom de «sélection naturelle». Dans son livre «De l'origine des espèces», Darwin expose cette théorie selon laquelle, étant donné que tous les individus d'une espèce diffèrent au moins légèrement, et que seule une partie de ces individus réussit à se reproduire, seuls les descendants des individus les mieux adaptés à leur environnement participeront à la génération suivante: ainsi, comme les individus sélectionnés transmettent leurs caractères à leur descendance, les espèces évoluent et s'adaptent en permanence à leur environnement; il baptise du nom de «sélection naturelle» cette sélection des individus les mieux adaptés. Par exemple, pour reprendre l'exemple des Girafes, si elles ont un long cou, c'est parce que la nature à «sélectionné» celles qui sont le plus adaptées pour manger les plus hautes feuilles des arbres; celles dont le cou est plus court, moins bien adaptées, ont finalement disparu...

Le néodarwinisme, ou Théorie synthétique de l’évolution

Aujourd'hui, l'évolution n'est plus envisagée comme la transformation d'individus isolés mais comme celle de groupements d'individus de même espèce, c'est-à-dire des populations; mais le principe de base est le même: elle explique l'évolution par l'action de la sélection naturelle sur des populations. Une composante essentielle de cette théorie est l’intervention du hasard, à de nombreux niveaux: répartition «au hasard» de nouveaux caractères au sein d’une population, mutations «au hasard», fixation «au hasard» de certaines mutations, «hasard» dans la production des cellules reproductrices, «hasard» dans le rapprochement de ces dernières menant à la fécondation, mais aussi «hasard» dans l'occurrence de catastrophes écologiques ayant provoqué la disparition d'un grand nombre d'espèces vivantes (crises biologiques majeures, suite à la chute d'énormes météorites, à un volcanisme gigantesque, comme il y a 65 millions d'années, d'où la disparition des Dinosaures et des Ammonites...)...

Certains scientifiques sont même tellement persuadés de la réalité absolue de l'intégralité des aspects de la théorie de l'évolution qu'ils parlent de «théorème de l'évolution», tout comme on utilise le mot théorème en mathématiques pour décrire une proposition définitive, clairement démontrée, sans aucune ambigüité...

Article écrit par David EspessetChercheur indépendant en philosophie des sciences, épistémologie et évolution non darwinienne.